2020, l’année du déracinement

Avec l’année qui se termine arrive la période des bilans. Pour ma part, lorsque je repense aux derniers mois, le premier mot qui me vient en tête est déracinement. Ce fut une période de deuils (dans tous les sens du terme), de doutes, mais aussi de sources d’espoir et d’apprentissages. Voici quelques réflexions très personnelles sur le sujet.

L’année des deuils

Pour ma famille, l’année 2020 avait commencé avec la mort subite de deux oncles —aussi pères, frères, conjoints et fils— dans une intervalle de moins de 24 h. Disons que la légèreté de la nouvelle année s’était rapidement évaporée pour la grande famille Bouffard.

L’année 2020 s’est poursuivie avec une pandémie historique, des ruptures, un déménagement, un changement de ville, et ma plus grande fierté : le démarrage de Deneb. Cela a provoqué un lot de deuils, dont les plus marquants furent sans aucun doute celui de ma stabilité financière et de mes repères. 

L’ennemi de l’année : le doute

Même si j’avais la conviction que cette transition était la meilleure décision de ma vie, elle fut également la plus difficile émotionnellement et physiquement. Je sentais que je marchais sur le bon chemin, mais le doute obstruait mes pensées, paralysait mon corps et rabaissait mon moral… tous les jours. Heureusement, mes amis ne m’ont pas laissée m’isoler. En particulier Olivier et François, mes amis, voisins et partenaires de confinement. Je les remercie pour leur soutien indéfectible.

Parfum de légèreté

Je vois maintenant le futur d’un bon oeil. Je dois toujours faire preuve d’une certaine prudence, mais je vois que mes rêves prennent forme. Après trois ans de préparation et des mois d’avancement à tâtons, les choses se placent. Je vois la lumière au bout du tunnel et je veux seulement courir vers elle.

J’ai toujours rêvé à mon autonomie professionnelle, en pensant qu’elle allait m’apporter une force nouvelle. Pourtant, maintenant que j’arrive à destination, je ne me sens pas redoutable. Pas du tout même ! Le chemin a été plus difficile et totalement différent de ce que j’imaginais. Pour faire une image, je n’ai pas de jambe cassée, mais plusieurs marques qui me rappellent les épreuves de parcours. Jusqu’à présent, cette épopée ne m’a pas durcie ou cuirassée. Au contraire, elle m’a rendue plus compréhensive et souple.

Nous avons fait un sacré bout de chemin

Alors que l’année s’achève, on parle de la distribution de trois nouveaux vaccins, on se débarrasse du pire président de l’histoire des États-Unis et on observe une hausse dans les marchés boursiers. Tout cela apporte un optimisme certain, mais prudent. Rien n’est acquis. Ça, on l’a bien compris.

L’année fut collectivement éprouvante : l’isolement, la solitude, la distance, la perte de contrôle, la monotonie, le manque d’espace mental et physique, etc. Ce n’est pas près de se terminer, encore.

Néanmoins, après des mois de noirceur, je ressens maintenant une légèreté. Je ne trouve pas les mots pour exprimer combien j’ai douté de moi et de l’avenir cette année. Je n’ai pas la prétention de dire que ma douleur a été pire que celle d’un.e autre, mais, si une chose qui est certaine, c’est qu’elle est temporaire.

L’un de mes deux oncles disait que, parfois, la solution au tourment est de s’endormir en se disant que demain sera un jour meilleur. La patience fait partie du processus : elle permet aux racines de mieux s’ancrer, pour enfin permettre aux feuilles d’accueillir la lumière.

Crédit photo de l’aperçu du lien : Michael C sur Unsplash.

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