Les peaux d’Oka

Je suis allongée parmi ces étrangers dépouillés

L’étrangeté et l’indifférence se font bronzer

Tandis que l’imagination et le désir ont pris leurs jambes à leur cou

Je les cherche, mais peine perdue 

Ils se sont livrés à une course puérile

À la conquête des vagues et des châteaux

Désormais invisibles sous ces regards désintéressés

Ici, les corps sont des corps.

Je vois des peaux de cuir

Des peaux de pêche devenues écorce d’orange

Des peaux tendues à en faire sauter les boutons

Ici, on ne se rince pas l’oeil

C’est une exfoliation à grands gestes de désillusion. 

Mon regard se déplace vers les deux bronzées

Grandes et impassibles

Ces duchesses manifestent une grande douceur à régner

Translation du regard, à la recherche des acolytes perdus

Évocation de leur présence

Manifestations fantomatiques

Familiarité, désormais effacée.

Ici, on expose nos corps pour les oublier

On porte l’uniforme originel pour mieux se révéler 

Et on se glisse dans l’eau pour se soulager.

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Polyamour